Notre projet magazine
Pour valider l’année de mon Bachelor 2, je dois réaliser avec mon groupe de travail un magazine de 60 pages. Le notre s’appelle VITRINE, il souhaite s’engager pour dénoncer les travers de l’industrie du luxe et alerter sur les sujets d’actualité. VITRINE vise à informer son lecteur avec une touche d’humour piquant. Dans ce magazine, l’info est brute, elle n’est pas là pour plaire. VITRINE appelle aussi à éduquer les consciences et faire évoluer les mentalités.
Pour cela, nous avons écrit plusieurs articles. J’ai décidé d’en rédiger quelques uns sur des thèmes d’actualité.
Bonne lecture !
ZARA LA NOUVELLE GRANDE MAISON DE LUXE?
La marque Zara dévoile une collection digne des « plus grandes maisons de haute couture ». Le tout en édition limitée.
Ce sont nos confrères de Grazia qui dévoilaient l’information. Le média faisant notamment savoir que la collection provenait de « Zara Atelier ». Une ligne entièrement consacrée au savoir-faire et à l’artisanat. Il s’agit d’une édition limitée qui sortira seulement deux fois par an. De plus, ce serait l’équipe de couturiers travaillant pour Zara qui s’occuperait de ces collections. Un fait logique nous direz-vous. Et quand on connaît le talent qu’ils ont pour leurs habits classiques, nous nous doutons que la version « haute couture » vaut le détour !
Mais pourquoi les pièces de Haute Couture ne sont-elles pas des vêtements comme les autres ?
La Haute Couture est un concept très particulier dans le monde de la mode et des grands couturiers. La notion de luxe met en jeu différentes composantes : la qualité, le savoir-faire, le prix et sa « valeur imaginaire » mais surtout la marque et son storytelling travaillé. Des matériaux d’exceptions et une innovation constante sont aussi des valeurs propres à ce secteur. Ainsi, un produit de luxe répond à plusieurs critères : il est coûteux, rare et raffiné. Un article ou un service qui intègre tous les codes du luxe se caractérise aussi par sa fonction symbolique. C’est un article qui s’inscrit dans un environnement d’exception. L’achat d’un produit de luxe permet alors d’accéder à une sphère d’élite et à une manière de vivre unique et spécifique. Les grandes Maisons ciblent désormais leurs stratégies sur l’expérience client, qui devient essentielle, innovante, exceptionnelle et digitale. Des expériences personnalisées sont proposées à une clientèle triée sur le volet.
Pourquoi vous ne risquez pas d’en trouver dans votre magasin Zara ?
Zara étant le mastodonte de la fast-fashion propose des matières de mauvaise qualité avec hélas beaucoup trop de synthétique, des finitions bâclées et des articles non durables dans le temps. En effet, la façon dont la marque confectionne ses vêtements a radicalement changé : 97% des vêtements sont fabriqués dans des pays en voie de développement (Bangladesh, Chine, Thaïlande…) où les ouvriers sont contraints de travailler de longues heures dans des conditions dangereuses et pour un salaire dérisoire. S'appuyant sur un rapport publié en mars 2020 par l'ONG australienne ASPI (Australian Strategic Policy Institute), les associations reprochent à Uniqlo France, Inditex (Zara, Bershka, Massimo Duti), SMCP (Sandro, Maje, de Fursac...) de commercialiser des produits fabriqués en partie dans des usines où des Ouïghours sont soumis au travail forcé.
Zara couture présente une réelle contradiction avec l’essence même du secteur du luxe. La Fast-Fashion s’intéresse peu aux matières et au processus de fabrication et il y a moins de recherche en termes de création. Derrière le luxe, il y a excellence, savoir-faire, artisanat et travail précis, on n’est plus dans la délocalisation des pays en voie de développement, on se situe plutôt dans la recherche de la perfection. Le client est en général en quête d’originalité, il ne va pas rechercher la pièce que tout le monde a.
Vous l’aurez compris, cela semble bien compliqué pour Zara de proposer des produits répondant aux codes du luxe , et de se démarquer par la transparence, l'honnêteté, et le respect de l'être humain. Il leur faudra revoir ainsi la nature même de leurs confections ainsi que les méthodes de fabrications associées afin de s’adapter au marché haut de gamme.
Anna Wintour: la fin d’un règne?
La Prêtresse de la mode Anna Wintour, rédactrice en chef du magazine Vogue, défraie la chronique. Suite à l’enquête du New York Times en date du 24 octobre 2020, Anna Wintour est taxée à la fois de mettre à l’écart les femmes de couleur et celles en dehors des standards féminins tels que perçus par le milieu de la mode.
La rédactrice en chef du magazine Vogue aux Etats-Unis depuis 26 ans, qui règne sur une industrie mondiale générant 300 milliards de dollars par an (277 milliards d'euro), est aussi célèbre pour son style que pour son caractère d'acier, qui a inspiré le roman puis le film "Le Diable s'habille en Prada" sorti en 2006.
Elle a imposé ce qui est aujourd’hui le «power suit» de la majorité des femmes: chemisier, robe droite, manteau serré, jupe crayon, petit talon. Elle a fait de la mode ce qu’elle est aujourd’hui: une représentation de pouvoir, une déclaration de puissance.
Mais tout n’est pas que beauté. Dans une longue enquête du New York Times datant du 24 octobre dernier, on apprend que la rédactrice en chef du Vogue américain a favorisé un milieu de travail qui mettait à l’écart les femmes de couleur. De nombreux témoignages d’employés racisés confirment la culture d’exclusion systémique subie tout particulièrement par les femmes noires. En miroir, il décrit un favoritisme flagrant accordé aux femmes blanches, minces, issues de milieux privilégiés non loin du schéma bourgeois d’Anna Wintour.
Déjà en 2007, Anna Wintour publiait une couverture avec la top Gisèle Bündchen aux côtés du basketteur Lebron James bondissant et l’attrapant par la taille. Une image qui faisait directement référence aux affiches de propagande raciste de la Première Guerre mondiale. En juin 2020, elle vient s’excuser auprès des salariés noirs, par une lettre admettant son comportement « blessant et intolérant » chez Vogue. « Je veux dire clairement que je sais que Vogue n'a pas trouvé suffisamment de moyens d'élever et de donner de l'espace aux éditeurs, écrivains, photographes, designers et autres créateurs noirs. Nous avons également fait des erreurs en publiant des images ou des histoires blessantes ou intolérantes. J'assume l'entière responsabilité de ces erreurs", a écrit Anna Wintour dans cette lettre adressée à ses équipes. Un véritable mea culpa.
Un mea culpa suivi d’effets, puisque depuis quelque temps les nouvelles valeurs de Vogue ont été révélées.
Tous les rédacteurs en chef de Vogue dont Anna Wintour, Edward Enninful du British Vogue, Emmanuelle Alt de Vogue Paris, Emanuele Farneti (Vogue Italy) et Angelica Cheung (Vogue Chine) ont signé un nouveau guide pour les équipes éditoriales internationales.
En voici un extrait :
"Depuis plus d’un siècle, Vogue a encouragé et soutenu la créativité et le savoir-faire ; célébré la mode et éclairé l’air du temps. Vogue symbolise des images inspirantes et des récits pertinents. Nous nous engageons à soutenir la création sous toutes ses formes. Vogue regarde vers l’avenir avec optimisme, avec une vision globale, et s’engage dans des pratiques qui valorisent les cultures et préservent notre planète pour les générations futures. Nous parlons d’une seule voix au travers des 26 éditions attachées aux valeurs de diversité, de responsabilité et de respect des personnes, des communautés et de notre environnement". - Les rédacteurs en chef de Vogue.
Il était justement temps que Vogue se positionne sur des questions de diversité, d'environnement et de responsabilité sociale pour faire oublier les erreurs du passé.
Aujourd'hui, de plus en plus de femmes noires sont représentées sur les couvertures du magazine, en 2022 on y retrouve la chanteuse Rihanna ainsi que Mona Tougaard et Ugbad Abdi les célebres mannequins.
Si vous êtes décoiffé par ces nouvelles, pas de panique : il reste encore un peu de temps pour vous refaire une beauté. Wintour peut compter sur l’assistance de son coiffeur personnel, qui arrive pour sécher et coiffer son célèbre bob à frange.